Depuis mars 2024, l’Inrap, sur prescription de l’Etat (DRAC Bourgogne - Franche-Comté) fouille sur les hauteurs de la ville de Tonnerre, en amont de la construction d’une maison individuelle, sur une superficie d’environ 1500 m². Le diagnostic archéologique, réalisé en préalable à l’opération de fouille, a révélé une occupation stratifiée et dense depuis la fin de la période gauloise jusqu’au XVe siècle, époque durant laquelle la ville haute de Tonnerre est détruite puis abandonnée.

Dernière modification
06 mai 2024

L’objectif de la fouille est de caractériser ces différentes occupations successives et de les dater précisément.

- Quelle est la nature de l’occupation gauloise et quelle est sa densité ?
- Le bâtiment gallo-romain observé lors du diagnostic est-il isolé ou fait-il partie d’une agglomération ?
- Les vestiges médiévaux sont-ils liés au château ou à la ville haute de Tonnerre ?
- L’occupation est-elle continue ou présente-elle des hiatus, notamment pendant le haut Moyen Âge ?

Tonnerre 1

Vue générale du site en début de fouille.

© Christophe Fouquin, Inrap

Tornodorum, avant Tonnerre

La ville antique de Tornodorum était située à un carrefour de voies, à l’extrémité ouest du territoire Lingon. L’occupation laténienne puis antique est maintenant avérée sur la colline de Montbellant, qui a toutes les caractéristiques d’un oppidum : situation dominante et rempart.

L’occupation antique est visible pour l’instant principalement dans les tranchées du diagnostic. Un bâtiment avec plusieurs pièces commence à apparaître. L’une d’elles possède un mur qui a conservé son enduit peint ; une autre présente des pillettes d’hypocauste en place, signe d’une pièce chauffée par le sol. La présence d’autres niveaux de sol en dehors de ces pièces laisse supposer l’existence d’autres bâtiments.

La période médiévale

Le site est encore densément occupé à la période médiévale. Le rempart est repris à cette période et il garde les soubassements du rempart gaulois. Le château comtal est construit à l’extrémité sud de l’oppidum au XIe siècle avant d’être détruit avec la ville haute par les troupes bourguignonnes en octobre 1414. L’occupation médiévale dans l’emprise de la fouille se révèle très dense, faite de trous de poteau, de fosses et de plusieurs puits maçonnés, dont le fond n’a pas encore été atteint. Ces vestiges fossoyés percent plusieurs niveaux de sols successifs, probablement antiques et médiévaux. Une datation fine de ces structures permettra peut-être de dégager des plans de bâtiments.

Aménagement : Particulier
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne-Franche-Comté)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Stéphanie Morel-Lecornué, Inrap