Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), Dominique Garcia, président de l’Inrap et Etienne Butzbach, vice-président de la Ligue de l’enseignement, associent leurs institutions afin de favoriser la connaissance de l'histoire de l’esclavage, grâce à l'apport des recherches archéologiques.

Dernière modification
14 décembre 2020

Un enjeu : l’archéologie de l’esclavage

L'archéologie joue désormais un rôle capital dans l’histoire de la servitude. Des rivages de l’Atlantique à ceux de l’Océan Indien, les fouilles et recherches aux Antilles, en Guyane, à la Réunion, en Afrique ou en métropole ont profondément renouvelé l’approche de l’asservissement durant la période des Temps modernes et contemporains. Depuis une trentaine d'années, les données de l'archéologique préventive collectées sur des sites de futurs aménagements se sont avérées une source sans équivalent pour étudier et documenter le système esclavagiste, qui a fait la prospérité et façonné l'identité de nombreuses sociétés modernes. Elles apportent de nouvelles informations, complémentaires des sources écrites qui émanent principalement de l'État, des marchands et des propriétaires et qui sont de ce fait lacunaires, univoques et partiales.

Un cimetière d'époque coloniale à Saint-François, en Guadeloupe

Un cimetière d'époque coloniale à Saint-François, en Guadeloupe

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Inrap

L’archéologie contribue à tous les champs de l’histoire de l’esclavage : état sanitaire des populations et conditions de vie des esclaves, habitat et vie quotidienne dans l’exploitation (souvent sucrière), production domestique (céramique, pipes...), inhumation et pratiques religieuses et culturelles. Même la résistance et le marronnage, la fuite hors des espaces contrôlés par le maître sont documentées par l'archéologie.

 

Des objectifs communs

Autour d'un même objectif : favoriser la connaissance de l’histoire de l'esclavage, l’Inrap, la FME et la Ligue de l'enseignement unissent leurs efforts et mutualisent leurs moyens et compétences pour sensibiliser prioritairement les jeunes publics. Première action commune, l'itinérance de l'archéocapsule « Archéologie de l'esclavage colonial », produite par l'Inrap, avec un accompagnement pédagogique élaboré par la FME, permettra d'aller à la rencontre des scolaires et jeunes publics dans des lieux animés par la Ligue de l'enseignement.

Installation de l'archéocapsule « Archéologie de l'esclavage colonial » au musée de l'Homme (mai 2019)

Installation de l'archéocapsule « Archéologie de l'esclavage colonial » au musée de l'Homme (mai 2019)

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Inrap

 

« De sucre et de sang » une exposition « archéocapsule »

Les « archéocapsules » sont des expositions légères itinérantes éclairant une question contemporaine par l’archéologie. Conçue et produite par l’Inrap (Thomas Romon), illustrée par Amélie Fontaine, l’archéocapsule « De sucre et de sang » montre comment les apports récents de l’archéologie ont renouvelé l’histoire de l’esclavage via l’étude des sites et vestiges matériels liés à l’esclavage. Le dossier pédagogique de cette exposition, élaboré par la FME en collaboration avec l’Inrap, sera disponible sur inrap.fr et sur le portail edutheque.fr.

La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage
La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage est une fondation reconnue d’utilité publique, privée et autonome, créée en novembre 2019 qui agit pour l’intérêt général et la cohésion nationale. Son action est soutenue par l’Etat et des partenaires privés qui partagent son projet. Elle agit en collaboration avec la société civile, les territoires, le monde de la recherche, de la culture, des médias et de l’éducation pour transmettre l’histoire de l’esclavage mais aussi parler de ses héritages, par la culture, et pour la citoyenneté. 
La FME est présidée par Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre, et gouvernée par un conseil d’administration réunissant ses principaux soutiens, de grands partenaires institutionnels, des représentants associatifs et des personnes qualifiées. Son comité de soutien est présidé par Christiane Taubira, ancienne garde des sceaux, et son conseil scientifique par Romuald Fonkoua, professeur de littérature francophone à la Sorbonne. Sa directrice est Dominique Taffin, archiviste-paléographe et ancienne directrice des archives départementales de la Martinique. Son équipe reflète la diversité culturelle qu’elle promeut dans ses valeurs. 
 
La ligue de l’enseignement
Laïque et indépendante, la Ligue de l’enseignement réunit des hommes et des femmes qui agissent au quotidien pour faire vivre la citoyenneté en favorisant l’accès de tous à l’éducation, la culture, les loisirs ou le sport.
Des centaines de milliers de bénévoles et plusieurs milliers de professionnels se mobilisent, partout en France, au sein de près de 30 000 associations locales et d’un important réseau d’entreprises de l’économie sociale.
Tous y trouvent les ressources, l’accompagnement et la formation nécessaires pour concrétiser leurs initiatives et leurs projets.
Tous refusent la résignation et proposent une alternative au chacun pour soi.
Association complémentaire de l’enseignement public, la ligue de l’enseignement accompagne les enseignants à travers la mise en œuvre de de très nombreux  dispositifs. Elle coordonne notamment le concours pédagogique national « La Flamme de l’égalité » sur l’histoire et la mémoire de l’esclavage depuis sa création en 2016.