Depuis le mois de septembre 2023, en amont d’un projet d’aménagement, les archéologues de l’Inrap fouillent une parcelle de 600 m² sur la place Saint-Maclou à Mantes-la-Jolie. Les recherches ont pour objectif de déterminer l’organisation des espaces publics, privés, funéraires et religieux de la place, depuis le Moyen Âge jusqu’au xvıııe siècle. L’église sera également étudiée, afin d’établir la chronologie de son évolution et celle des zones funéraires qui lui sont associées.

Dernière modification
07 février 2024

L’église et son cimetière

Il ne reste aujourd’hui de l’église Saint-Maclou que la tour et un bas-côté. L’intervention archéologique a pour ambition de mieux connaître son histoire. La paroisse est fondée en 1238 et l’église est attestée à partir de 1245 en tant qu’annexe de la collégiale Notre-Dame. L’église avait une place centrale dans la vie de Mantes-la-Jolie : le maire y prêtait serment après son élection, il y rendait la justice et pouvait y consulter la commission municipale. Des espaces funéraires et notamment des sépultures sont retrouvés et fouillés, témoignages d’un cimetière rattaché à l’Eglise Saint-Maclou.

Mantes-La-Jolie 2

Vue générale de la fouille, Mantes-la-Jolie.

© Pascal Raymond, Inrap

Puis, Saint-Maclou devient la paroisse des bourgeois de la commune, par opposition à la paroisse de la collégiale. La place se transforme alors en un pôle civil et commercial, tandis que la zone de la collégiale Notre-Dame relève plutôt des domaines militaire et religieux.

À ce jour, plus d’une centaines de sépultures ont été repérées dans la partie Ouest du site et près d’une dizaine d’entre elles ont été fouillées. Leur présence témoigne d’un cimetière rattaché à l’église Saint-Maclou.

La place du marché

Dans la partie est de la place, un faubourg antérieur à la paroisse prend place entre le XIIIe et le XIVe siècle. La zone que fouillent les archéologues correspond en partie au périmètre de l’ancien marché aux harengs, autrement dénommé le « grand marché de Mantes » au Moyen Âge, puis baptisé « marché aux légumes » à l’Époque moderne. Les chercheurs vont pouvoir retracer son histoire à travers les époques.

Les archéologues ont déjà mis au jour des blocs en calcaire liés au mortier de sable et un ancien faubourg qui rappelle les constructions médiévales datant des XIIe-XIVe siècles, ainsi qu’un réseau de caves au niveau de la partie est du chantier.

Aménagement : Ville de Mantes-La-Jolie, Action cœur de ville
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Ile-de-France)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Ludovic Decock, Inrap