Le Paléolithique, et tout particulièrement la fin de cette période (Paléolithique supérieur), voit apparaître l’art comme représentation symbolique d’une pensée. La notion « de bien de prestige » reste, elle, plus floue, et plus difficile à appréhender.

Mis à jour le
02 décembre 2016

Aucune preuve n’atteste l’existence d’une forme d’art ou de biens de prestige pour les périodes les plus anciennes du Paléolithique. Cependant, sur de nombreux sites, les Néandertaliens ont accumulé fossiles, pierres et minéraux aux formes curieuses.
Cette collecte montre un intérêt pour des objets non utilitaires qui pourrait s’apparenter aux prémices d’un sentiment esthétique.

La découverte la plus ancienne de figurations symboliques date de - 75 000 ans. Il s’agit de traits gravés sur des blocs d’ocre mis au jour dans le site de Blombos, en Afrique du sud, aux côtés d’objets de parure (coquillages percés). En Europe, des traits gravés non figuratifs apparaissent dans la dernière partie du Paléolithique moyen. Le sens de ces inscriptions reste énigmatique.

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Vallée de l'Erve. Dans la grotte Margot, ce sont plus d'une centaine de gravures recensées depuis 2003 dont ce détail de la tête d'un  cheval du Magdalénien.

© Hervé Paitier, Inrap

L’expression figurative apparaît au début du Paléolithique supérieur, à partir de - 40 000 ans. Elle se développe et évolue au cours du temps. Des représentations non figuratives (traits, points, signes complexes), dont la charge symbolique reste mystérieuse, sont également présentes dans l’art de cette période. La gravure, le perçage, le rainurage, l’utilisation de pigments, la sculpture et le polissage sont parfaitement maîtrisés, et ouvrent à une grande diversité de moyens d’expression.

Les représentations figuratives sur les objets mobiliers sont puisées dans le bestiaire animalier chassé ou pêché. Sur les parois des grottes, elles sont plus diversifiées : au bestiaire d’herbivores, s’ajoutent des félins, des ours… mais très rarement des hommes. Ces derniers apparaissent dans la ronde-bosse, à partir du Gravettien, sous la forme de statuettes féminines appelées « Venus ».

L’ornement corporel, qu’il pare un vêtement ou un corps, existe dans toutes les cultures. Il comprend des objets naturels (coquillages, dents animales…) et façonnés (pendentifs en os, perles en ivoire et en os).