À l'occasion de sa conférence au musée du Louvre, ce lundi 19 février, avec Martin Szewczyk, conservateur au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, Steve Glisoni, responsable de recherche archéologique à l'Inrap,  revient sur les fouilles qu'il dirige à Gabies, dans le cadre d'un partenariat scientifique des deux établissements.

Dernière modification
23 février 2024
Les découvertes issues de la « Cava Borghese » à Pantano de’Griffi, sur une propriété de la famille Borghèse située sur le site antique de Gabies à une vingtaine de kilomètres à l'est de Rome, constituent depuis leur entrée au Louvre en 1807 l’un des noyaux fondateurs de la collection de sculpture romaine du Louvre. La présence de cet important ensemble découvert sur le forum de la cité a motivé l’élaboration d’un ambitieux programme de recherche prévoyant : une nouvelle étude de l’ensemble des sculptures issues du site et, depuis 2013, des fouilles archéologiques dans le centre urbain de Gabies réalisées par le musée du Louvre en partenariat avec l'Inrap et plusieurs institutions. Ce programme de recherche vise non seulement à mieux appréhender le contexte de provenance des œuvres mais il s'inscrit également dans une étude plus large de l'évolution de l'occupation du site de Gabies tout au long de l'Antiquité.

 

La fouille de Gabies est une fouille programmée du Louvre en lien avec sa collection de sculptures romaines. Quel est l'objectif de cette fouille ? 

Steve GLISONI : Une partie de la collection de sculptures romaines du musée du Louvre provient en effet du site de Gabies. Près d’une cinquantaine d’œuvres ont été découvertes à la fin du XVIIIe siècle par Gavin Hamilton qui était un peintre écossais et marchand d’art antique. Il connaissait très bien la région et faisait des trous un peu partout pour trouver notamment de la statuaire. Hamilton avait obtenu de Marcantonio Borghèse (1693-1763), propriétaire de terrains à Gabies, d’y faire des fouilles entre 1792 et 1793. La famille Borghèse a récupéré le mobilier archéologique découvert par Gavin Hamilton pour l’exposer dans un petit bâtiment, près de la Villa Borghèse à Rome, qui s’appelait le Casino de l’Horloge et transformé pour l'occasion en un petit musée de site, le Museo Gabino.

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Vue générale des fouilles du Louvre à Gabies (campagne de 2021).

© Mehdi Belarbi, Inrap

En 1807, Napoléon Ier a racheté à la famille Borghèse la majeure partie de la collection de Gabies, des sculptures retrouvées sur ce qui avait été interprété dès cette époque comme le forum de la cité antique. Elles ont été retrouvées à l’état fragmentaire et restauré, mais on connaît les ateliers de restauration de l’époque. Quand il manquait un élément, on recourait aux membra disjecta. Imaginons qu’on découvrait une statue acéphale qu'on identifiait comme un portrait en pied de Trajan, on allait alors chercher une tête de Trajan et on restaurait la statue avec. Nous le savons grâce à Ennio Quirino Visconti, personnage de première importance dans la culture de l’époque, devenu en 1799 administrateur du Musée des antiques puis conservateur des antiques du musée du Louvre (1803), qui publie en 1797 les Monumenti Gabini della villa Pinciana, tout en donnant un peu le contexte des découvertes. C’est lui qui nous explique comment, quand il manquait une tête sur une statue, on en ajoutait une autre. Il ne s’en cachait pas. À l’époque, c’était normal. On ne recherchait pas de la statuaire de la même manière qu’on la recherche aujourd’hui. On cherchait d’abord à se constituer une collection, faire du beau et faire une scénographie chez soi.

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Gabies. Vue aérienne du sanctuaire de Junon Gabina et de la fouille de 2016.

© Sabrina Zottis

Remblayé à la fin du XVIIIe siècle, le site de Gabies a été refouillé en 2006-2007 par la Surintendance spéciale de Rome qui a remis au jour une partie du forum. En 2013, une première tranchée a mis en évidence la rue qui borde le forum. Intéressé à recontextualiser sa statuaire, le Louvre a monté en 2015 avec la Surintendance un projet de fouille programmée entre le forum et le sanctuaire de Junon Gabina, qui est le grand sanctuaire de la ville. L’Inrap a rejoint cette fouille programmée en 2015. Je travaillais en collaboration avec Daniel Roger, qui était à l’époque conservateur en chef au département des antiquités grecques, étrusques et romaines et responsable du projet Gabies, qui a été repris ensuite par Martin Szewczyk. La fouille qui mobilise chaque année des collègues de l’Inrap et des étudiants de l’école du Louvre et de diverses universités, s’est étendue depuis à une surface d’à peu près 1 000 m2 au nord-ouest du forum. Nous avons dégagé l’angle sud-est du grand sanctuaire à terrasse, avec en contrebas la cavea du théâtre, ainsi que les vestiges de l’édifice de scène, notamment la scaenae frons, le mur de soutènement des gradins, ainsi que le mur d’enceinte. Le théâtre ne pourra jamais être mis au jour intégralement, parce qu’il est traversé par un aqueduc d’époque moderne, inauguré en 1870, qui a détruit une grande partie des gradins. Cependant, une grande partie de la scaenae frons est conservée, ainsi qu’une domus d’époque républicaine, construite dans le deuxième quart du IIIe siècle avant J.-C. et abandonnée entre la fin du IIe s. et la première moitié du IIIe s. après J.-C., en face du théâtre.

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Implantation des fouilles du Louvre à Gabies.

© D.A.O. Steve Glisoni, Inrap

La fouille du sanctuaire et de la domus s'opère sous le régime de la concession : c’est-à-dire que le Louvre fait une demande d'autorisation tous les ans pour diriger scientifiquement la fouille d’un secteur qui se trouve dans le centre urbain de Gabies. En 2022, le Louvre a signé une convention avec la Surintendance spéciale de Rome pour reprendre l’étude du forum, avec le Kelsey Museum et l’Université du Michigan, et l’Université de Tor Vergata de Rome. Il s’agit cette fois d’une collaboration et c’est la Surintendance qui chapeaute l’ensemble, la Surintendance étant l’équivalent de notre SRA.


 

Gabies nous renvoie aux origines de Rome ? Que sait-on de son histoire ?  

S.G. : Gabies fait partie des cités du Latium vetus, le Latium ancien. Elle se situe à mi-chemin entre Rome et Préneste, à une vingtaine de km à l’est de Rome sur la via Praenaestina qui s’appelle d’ailleurs via Gabina à l’époque archaïque. C’est un site qui a été longtemps occupé, mais qui a été abandonné à la fin de l’Antiquité et n’a pas été réoccupé depuis. La stratification n’y a pas été bouleversée par des bâtiments médiévaux ou d’époques plus récentes et on peut y trouver des vestiges d’époque républicaine, qui sont beaucoup plus difficiles à identifier à Rome. La ville suit le même schéma de développement que les villes du Latium avec une occupation dès la fin de l’âge du Bronze et, petit à petit, des communautés agro-pastorales aux pôles d’habitat dispersés, mais relativement homogènes, avec une grande nécropole (IXe - VIe siècles av. J.-C.) juste à côté de la ville. Et petit à petit va s’opérer une forme de synœcisme : une forme d'urbanisation qui consiste en la réunion de plusieurs villages avec égalité des droits entre les différentes composantes. Cette communauté politique va créer une ville, qui va notamment être enserrée par un mur d’enceinte dès le VIIe siècle avant J.-C. et se doter d’édifices collectifs, de temples.

Le site est par ailleurs connu par les textes notamment à travers le mythe selon lequel les jumeaux Romulus et Remus y auraient reçu leur éducation à la Grecque avant de fonder Rome. La cité, une des premières à subir l’expansion romaine à l’époque archaïque, est prise par ruse par le fils de Tarquin le Superbe, le dernier roi de Rome, et tombe dès la fin du VIe siècle avant J.-C. dans l’orbite romaine. Cependant, nos sources sur cette période sont généralement d’époque impériale et donc beaucoup plus tardives et il faut démêler ce qui est sûr de ce qui tient du mythe. Sur le plan archéologique, l’Université de Tor Vergata a fouillé un bâtiment qui remonte à l’époque archaïque et nous constatons que la ville connaît une forte déprise au Ve siècle avant J.-C., période, quand Rome a de nombreuses guerres avec ses voisins. Cette période a laissé peu de vestiges, sinon des nécropoles intra-muros à Gabies, assez surprenantes d’ailleurs puisque les Latins reléguaient leurs morts hors les murs. À la fin du Ve siècle, une trame viaire semi-orthogonale se met en place, mais nous n’arrivons à bien cerner les vestiges d’habitat qu’à partir de la période républicaine, quand Gabies était une cité de 1000 à 5000 habitants, étendue sur 60 hectares intra muros, à côté de Rome qui à la même époque s’étendait sur 800 hectares. Peut-être l’habitat antérieur a-t-il été oblitéré par l’habitat plus récent ? Nous n’avons d’ailleurs fouillé que 5 % à 10 % de la ville, mais cela soulève la même question que pour d’autres villes du Latium où il nous manque l’habitat des Ve-IVe siècles.

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Vue aérienne du site depuis le sud – campagne de 2018

© A. Laurey


 

Pouvez-vous décrire la domus que vous avez fouillée à Gabies ? 

Cette domus  date du IIIe siècle avant J.-C. qui est une période d’intense activité édilitaire. Elle a un plan dit « canonique », avec un atrium, les alae, un tablinum et un beau plan en croix. Elle est en face du grand sanctuaire de Junon Gabina, mais antérieure à la phase de monumentalisation de ce dernier, les monumentalisations de sanctuaires dans cette aire géographique étant plus tardives. Sa partie habitée s’étend sur une surface de 600 ou 700 m2, très inférieure à celle des grandes demeures pompéiennes qui s’étendent sur 2 000, voire 3 000 m2, mais elle correspond bien à l’habitat élitaire de cette période. Les murs sont en moyen appareil rectangulaire, il y a un un atrium avec bassin et impluvium recueillant les eaux de pluie depuis une ouverture dans le toit, des décorations d’enduits peints, et probablement une partie en marbre.

C’est le schéma classique de la maison romaine où le patron – un décurion ? un personnage politique en vue ? – reçoit ses clients le matin pour la salutation. Il y a possiblement un petit jardin sur sa partie arrière. Des canalisations sont restées en place. Sous la domus, une citerne est connectée à un réseau de canalisations, des « cuniculi », des petites galeries creusées dans le tuf et qui permettent soit de drainer l’eau, soit de la stocker. Des analyses de graines ont permis de mettre en évidence la présence de latrines dans la domus.

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Sépulture à inhumation appartenant à une petite nécropole installée dans l'espace de la domus après son abandon entre la fin du IIe s. et le début du IIIe s. ap. J.-C.

© Camille Colonna, Inrap.


 

De quand datez-vous le sanctuaire et sa phase de monumentalisation ?

S.G. : Un sanctuaire existe vraisemblablement à Gabies dès le début du Ve siècle avant J.-C. Des favissae (fosses rituelles) et des ex-voto de périodes antérieures ont été mis au jour, ainsi qu’une antefixe (motif d’ornement du toit) qui appartient probablement au premier temple du Ve s. av. J.-C. Grâce à des fouilles menées dans les années 1950-60 par l’École espagnole d’histoire et d’architecture à Rome sur le temenos, la partie haute du sanctuaire de Junon Gabina, nous savons qu’un lieu de culte existait dès la fin de la période archaïque et au début de la période républicaine. Ce sanctuaire est mentionné par Virgile et la céramique permet de le dater entre 150 et 125 av. J.-C., à une époque où justement Rome connaît une expansion en Méditerranée orientale et a conquis la Macédoine et la Grèce. Bien sûr, les échanges culturels avec la Grèce sont plus anciens mais la conquête se traduit par une pleine réception de l’hellénisme et la venue d’architectes grecs à Rome.

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Fragment de plaque de terre cuite décorative illustrant la lutte entre Apollon et Heraclès pour la possession du trépied delphique retrouvé sur la voie est-ouest. 

© Christian Décamps, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes.

À Gabies, le temple a des caractéristiques de temples latins, notamment son axialité, mais il est entouré par un triple portique qui rappelle certains grands sanctuaires de Grèce ou des îles grecques, en particulier le sanctuaire d’Athéna Lindia, sur la côte est de Rhodes, ou le Sanctuaire d’Asclépios sur l’île de Kos. Avec le grand sanctuaire à Fortuna Primigenia à Préneste, le sanctuaire d’Hercule Vainqueur à Tivoli, le sanctuaire de Jupiter Anxur à Terracina, c’est un des premiers grands sanctuaires à terrasse du Latium, avec une terrasse haute et une terrasse basse. Avant cette phase de monumentalisation, il existait certainement déjà à Gabies un premier édifice de culte, plus « sauvage », plus naturel et ouvert, mais dont on ne connaît pas la topographie.

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Ex votos d'oeils découverts dans les remblais de construction du théâtre.

© Christian Décamps, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes


 

Quelle partie du sanctuaire étudiez-vous ?

S.G. : Le temenos a été étudié dans les années 1950-1960, et nous nous concentrons sur la terrasse inférieure du sanctuaire recouvrant l’édifice de scène, ainsi que sur l’îlot urbain qui fait face au sanctuaire, qui nous permet de faire le lien avec le « forum », soit une fenêtre stratifiée d’une partie du centre urbain. Le site est en pente car localisé sur les rebords d’un cratère, qui était en eau jusque au XIXe siècle et qui a été asséché. Ce n’est pas la bouche du volcan, mais un cratère secondaire qui dépend d’un stratovolcan, un grand complexe volcanique : le « volcan du Latium » ou « volcan Albain », sur le territoire des Castelli Romani et des monts Albains. Il y a environ 260 000 ans, une déferlante pyroclastique a formé ce cratère et ses dépôts ont formé un petit cône qui s’est sédimenté en tuf, sur lequel se sont installés, bien plus tard, les Gabiens. Le lapis gabinus désigne cette variété de tuf que l’on ne trouve qu’à Gabies et qui a été intensément exploitée à partir du Ier siècle avant J.-C. Toute la partie nord de Gabies a été grêlée par des carrières d’extraction de tuf. Le sanctuaire de Junon Gabina, emploie le lapis gabinus, et beaucoup d’autres monuments en grand appareil, comme le Tabularium de l’époque républicaine et la basilique Julia, sur le forum de Rome.

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Zone d’extraction matérialisée par des rainures (traces de havage) visibles dans le fond du sondage.

© Christian Décamps, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes

La séquence stratigraphique est de trois mètres sur la partie haute du site et devient très écrasée vers le bas. Son interprétation est complexe : d’une part, des bâtiments ont connu plusieurs phases de réfection, des sols, des murs, des enduits, etc., d’autre part, certains se sont effondrés, du fait d’une phase d’abandon et d’un ou plusieurs tremblements de terres. Le site a ensuite servi de carrière de matériaux : des blocs d’architecture et des fûts de colonne en tuf ont pu rester en place, mais non les chapiteaux et la décoration en marbre qui a presque entièrement disparu.  Il reste encore de belles élévations comme le mur du Péribole, le mur de soutènement des gradins aussi, ou dans le forum, plus en contrebas, où les colluvions ont favorisé la préservation de certains vestiges.


 

En fouillant le sanctuaire, vous avez mis au jour un théâtre. Quand ce dernier apparaît-il dans la ville ?

S.G. : Si les théâtres « en dur » apparaissent à Athènes au Ve s. av. J.-C., ce n’est pas du tout le cas à Rome où le premier d’entre-eux est le théâtre de Pompée construit vers 55 av. J.-C. Avant cette date, il y avait interdiction de construire un théâtre en dur, une scène permanente. Il n’y avait que des théâtres temporaires. Par exemple, si l’on voulait monter des représentations théâtrales en l’honneur d’Apollon, on montait une scène devant le temple d’Apollon. C’est un peu le cas ici où nous avons pu mettre en évidence un premier édifice de scène dès le IIe s. av. J.-C. : une cavea et un mur de soutènement de gradins. Il n’y avait pas d’estrade, mais quand il y avait des représentations scéniques, on montait un théâtre en bois. Cela ne signifie d’ailleurs nullement que ce théâtre en bois ait été négligeable. Certains théâtres romains en bois étaient même grandioses.  

Dans le courant de la première moitié du Ier siècle av.  J.-C., ce premier théâtre est reconstruit en pierre. On commence à construire la scaenae frons qui ne sera achevée et décorée qu’à l’époque augustéenne. Les travaux ont dû commencer autour de 50 av. J.-C. et se terminer en 20 av. J.-C., un délai long mais qui n’a rien d’exceptionnel pour l’époque. En cela, Gabies suit la dynamique de l’arrivée du principat augustéen, mais à une échelle évidemment plus modeste qu’à Rome.

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Plan des vestiges du théâtre.

©  D.A.O. : Steve Glisoni


 

Vous fouillez également une partie du forum ?

S.G. : La reprise de l’étude du forum a mis en évidence l’existence d’un premier édifice, en opus incertum, caractéristique du IIIe s. av. J.-C., qui s’apparente à une basilique, qui a été abandonnée fin IIe/début Ier s. av. J.-C. À la période impériale, tout ce secteur de la ville se transforme. L’espace de la basilique va être grignoté au profit de salles vraisemblablement dédiées au culte impérial ou, tout au moins à la dynastie régnante. Et c’est précisément à ce moment qu’apparaissent les statues, les portraits impériaux qui sont maintenant aujourd’hui conservés au Louvre. L’étude du forum va nous permettre de replacer cette statuaire dans son contexte. Martin Szewczyk, conservateur en charge notamment de la sculpture romaine, va publier un catalogue raisonné de la collection Gabies. Nous avons réexaminé une partie du matériel issu des fouilles italiennes de 2006/2007 qui ont permis de mettre au jour des éléments en marbre et quelques éléments de statuaire dont le style rappelle celui de la collection qui est conservée au Louvre. Est-ce vraiment, comme le pensait Visconti, le forum de la ville ? Nous savons désormais que oui puisque nous avons mis en évidence l'existence d'une basilique. Est-ce une extension d’un premier forum ou ce forum a-t-il bougé ? C’est un problème central que l’étude en parallèle de la statuaire et de ce complexe architectural devrait contribuer à résoudre.
 


À terme, y a-t-il le projet de valoriser ce site archéologique ?

S.G. : Tout à fait, Gabies est devenue à la fin de l'année dernière un parc archéologique en association avec le site et musée de Préneste (l'actuelle Palestrina). Auparavant, une aire archéologique protégée, dont 70 hectares ont été rachetés par l’État italien dans les années 1980, ont assuré la sauvegarde du site. L’autre partie du site, de l’autre côté de la Via Prenestina Nuova, est située sous un aérodrome et ses pistes d’atterrissage.

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Taberna en façade de la domus le long de la rue est-ouest.

©  Sandra Zanella, Université Côte d'Azur

C’est un site qui a donc été préservé de l’urbanisation et il n’y a pas de projet de construire dessus. Le but est d’en faire un parc archéologique que les gens puissent visiter. Dans les années 80, c’était des champs. L’État a fait restaurer un bâtiment médiéval, le Casale, une ancienne maison, qui sert de dépôt de fouilles, et il a fait planter des arbres, ce qui a beaucoup embelli le site et apporte une ombre précieuse quand nous fouillons l’été. Pour mettre en valeur le site, la pose de panneaux explicatifs, des restaurations, et la création d'un parcours de visite sont en cours. Nous avons aussi stocké beaucoup de données et nous avons pour projet de faire une reconstitution 3D du site de Gabies. C’est un projet sur du long terme, pour lequel nous bénéficions du soutien scientifique et logistique de l’Inrap.

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Sarcophage en tuf d'époque archaïque sous le mur de soutènement de la cavea du théâtre.

© Antoine Valois, Inrap