Une équipe de l’Inrap fouille une surface de plus de trois hectares, à 300 mètres du bourg actuel d’Argentré-du-Plessis. Les archéologues ont mis au jour un ensemble de vestiges datant principalement de l’époque carolingienne (IXe -Xe siècles) qui permettent de mieux comprendre l’origine de la ville et son évolution. 

Dernière modification
23 octobre 2023

Un espace structuré autour d’un chemin central

L’essentiel des vestiges retrouvés correspondent à des fosses ou fossés creusés dans la terre et entièrement comblés depuis. Le travail des archéologues consiste donc à retrouver dans le sol les traces de ces structures « en creux », qui se matérialisent par des simples différences de couleur. Les vestiges mis au jour à Argentré-du-Plessis s’organisaient autour d'un ancien chemin orienté nord-sud, situé approximativement au centre de la zone de fouille.

À l’ouest de ce chemin, plusieurs enclos ou parcelles délimités par des fossés peu profonds ont été mis en évidence. Bien que la fonction de ces enclos ne soit pas encore déterminée, leur présence témoigne de l'organisation du terroir environnant à cette époque. Des traces fugaces de bâtiments ou de clôtures ont également été découvertes dans cette partie du site, ainsi que des fours et des foyers. Un peu à l’écart, les archéologues ont aussi retrouvé les restes d’un petit bâtiment semi-enterré. La découverte d’une fusaïole à l’intérieur de ce bâtiment suggère que des activités de filage ont pu y être pratiquées.


 

À l’est, deux vastes enclos

L'occupation principale se trouve à l'est du chemin, le long du petit cours d'eau qui délimite l'emprise de la fouille. Cette zone est caractérisée par deux grands enclos adjacents, délimités par des fossés profonds. Le premier enclos (75 x 60 m) occupe la partie centrale du site. Son accès était contrôlé par un porche en bois, aménagé dans l'axe du chemin. À l'intérieur de cet enclos, quelques indices de bâtiments en bois ont été découverts, dispersés autour d'une cour.
Le deuxième enclos, de taille plus réduite (40 x 44 m) est adossé au cours d'eau, et contrairement au premier, ne montre pas de traces de bâtiments. Néanmoins, plusieurs indices tels que des pots de cuisson ou un fragment de lampe à huile suggèrent l'existence de bâtiments d'habitation à proximité.
Après la phase sur le terrain, les travaux d’analyse des données se poursuivront au centre de recherches archéologiques, pour aboutir à la réalisation d’un rapport de fouille qui restituera l’histoire du site d’Argentré. Ces recherches alimenteront aussi les connaissances sur l’évolution de l’habitat rural durant le haut Moyen Âge. 

Aménagement : Société Acanthe
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Teddy Bethus, Inrap