L’étude des pratiques funéraires (traitement du corps, mobilier d’accompagnement, architecture de la tombe, organisation de la nécropole) révèle le rapport de l’individu ou du groupe à la mort. À cet égard, l’âge du Fer offre une grande diversité : incinérations puis inhumations, tombes simples ou aristocratiques, sépultures isolées ou vastes cimetières.

Mis à jour le
09 janvier 2019

L’âge du Bronze signe le passage de la sépulture collective à l’individualisation des tombes. On observe en parallèle une diversification des mobiliers d’accompagnement (parures, armes, offrandes…), interprétée comme le reflet d’inégalités sociales entre individus ou familles. La généralisation de l’incinération où les restes sont transférés dans des urnes concourt à cette dynamique. Les tertres ou tumulus de cette période ancrent le monde des morts au sein du monde des vivants tout en marquant le territoire de la communauté.

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Vue aérienne d'un grand fossé ceinturant un tumulus princier Une  daté du début du Ve siècle avant notre ère, à Lavau (Aube), 2015.
Au centre de ce tumulus de 40 m de diamètre, le défunt et son char reposent au cœur d’une vaste chambre funéraire de 14 m², une des plus vastes recensée par les archéologues pour cette période de la fin du premier âge du Fer (le Hallstatt).

© Denis Gliksman, Inrap

À l’âge du Fer, des changements très nets apparaissent dès le VIe siècle, avec un retour à l’inhumation dans le nord-est et le centre du territoire sous la forme de « tombeaux princiers ». Ces enclos, parfois entourés de fossés, comportent un tertre monumental constitué de pierre et de terre, sous lequel le défunt est inhumé avec un char à quatre ou à deux roues, un service à boisson, et de très riches parures (or, ambre…).

C’est à partir du IIe siècle que les incinérations semblent revenir au premier plan : petits regroupements d’une vingtaine d’individus, plus rarement de 100 individus et plus. Les tertres tendent à disparaître, mais là encore les fouilles montrent une importante diversité. Les écarts de richesses persistent au sein des tombes. Par ailleurs, le nombre de découvertes funéraires est bien moins important que pour les périodes antérieures. A contrario, la présence de restes humains dans les zones dédiées à l’habitat est désormais très répandue. Des éléments du squelette (crâne, mandibule, fémur parfois) sont conservés, et parfois exposés. Cette pratique des « reliques » a également été relevée au sein d’enclos identifiés comme des sanctuaires. Elle interpelle encore les chercheurs sur le rapport qu’entretenaient les Gaulois avec le corps des défunts, et par extension avec leurs ancêtres.