La fouille du site de Choisey a permis aux archéologues de l’Inrap de mettre au jour de nombreux vestiges archéologiques témoignant d’une importante fréquentation de la plaine du Doubs dès la Préhistoire. Les plus anciennes traces d’occupation remontent en effet au Mésolithique, faisant de Choisey un lieu privilégié pour l’étude de cette période.

Dernière modification
24 février 2022

Un contexte favorable à la conservation des vestiges préhistoriques

Ce sont près d’une cinquantaine de zones de concentration de vestiges, principalement composés de silex taillés, qui ont été mises au jour à Choisey. Ces zones de concentration peuvent indiquer l’emplacement de haltes de chasse ou de campements mésolithiques. À cette époque, les groupes humains sont nomades et vivent de la chasse et de la collecte. L’arc est alors largement utilisé pour chasser le cerf, le sanglier ou l’aurochs. Pour armer leurs flèches, les Mésolithiques taillent des pointes en silex.

Leurs outils, par exemple des grattoirs pour le traitement des peaux, sont également fabriqués en silex taillé. Si les fonds de vallées constituent des territoires attractifs pour ces populations, ils sont également des secteurs privilégiés pour les découvertes archéologiques. Bien que les silex taillés constituent l’essentiel des vestiges conservés de ces occupations mésolithiques, les archéologues ont aussi découvert de nombreux fragments d’os, des pierres brûlées ou encore des restes brûlés de fruit à coque (carporestes).

Reste de noisette brûlée.

Reste de noisette brûlée.

© Pauline Rostollan, Inrap

 

Les vestiges lithiques comme témoins privilégiés

Ce sont plus de 9 500 silex taillés, 1 700 restes d’ossements de faune ou encore près de 300 carporestes qui sont confiés aux différents spécialistes pour être étudiés afin de caractériser l’occupation mésolithique de Choisey. D’après les premiers résultats de l’étude des silex taillés, les groupes préhistoriques ont occupé la plaine du Doubs dès 9500 av. J.-C., c'est-à-dire au début du Mésolithique. Ils sont revenus s’installer sur les bords du Doubs tout au long de la période. On trouve des silex taillés caractéristiques du début de la période (Mésolithique ancien) mais aussi de la fin de la période (Mésolithique récent/final).

Plusieurs analyses sont menées pour caractériser au mieux l’occupation, comme l’étude de la répartition spatiale des vestiges, menée pour comprendre l’organisation des campements. D’autres analyses complètent l’étude lithique et demandent l’intervention de spécialistes. Ainsi, la tracéologie sera réalisée sur les outils en silex pour identifier les activités menées par les groupes mésolithiques (traitement des peaux, découpe de la viande, etc.). L’identification pétrographique des matériaux siliceux débités permettra de déterminer les potentiels gîtes d’approvisionnement. Les résultats de toutes ces analyses viendront enrichir les données déjà disponibles pour la connaissance du Mésolithique en France. 

Concédant : Syndicat Mixte INNOVIA (Grand Dole et Région Bourgogne Franche Comté)
Concessionnaire aménageur : SEDIA
Contrôle scientifique : Service Régional de l’Archéologie (Drac Bourgogne-Franche-Comté, site de Besançon)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable de secteur : Pauline Rostollan, Inrap
Responsable scientifique : Régis Labeaune, Inrap