Une fouille de l'Inrap couvrant une surface de 3 hectares sur le secteur nord ouest de la ZAC de la Trémelière au Rheu, a livré de nombreux vestiges du haut Moyen Âge ainsi qu’une petite nécropole gallo-romaine. En particulier, les archéologues ont mis en évidence un habitat datant de la fin de l’époque mérovingienne et perdurant à l’époque carolingienne – entre le VIIe et le IXe siècle.

Dernière modification
26 septembre 2023

Une occupation importante du haut Moyen Âge

La fouille a principalement mis en évidence une occupation datant de la période du haut Moyen Âge. Elle s’organise selon une trame bien structurée de fossés matérialisant des parcelles quadrangulaires. En majorité, ces parcelles abritent des maisons et des dépendances liées aux activités spécifiques (artisanales et agricoles). On dénombre pour le moment pas moins d’une trentaine de constructions, majoritairement édifiées sur poteaux.

Fait marquant du site, les parcelles s’organisent autour d’un axe de circulation d’orientation nord-ouest/sud-est. Le chemin structure clairement l’occupation du haut Moyen Âge et apparait comme la colonne vertébrale à partir de laquelle viennent se greffer les parcelles. Sondé dans la partie haute du terrain, l’axe de circulation est un chemin creux d’une profondeur d’environ 50 cm et d’une largeur d’environ 8 m. Un autre axe de circulation est-ouest est également suspecté. L'étude de ce chemin permettra de le situer dans le territoire et d'appréhender les évolutions et les continuités du paysage.

Sur certaines parcelles, des structures de combustion ont été observées, témoignant de la présence de zones d’activités de chauffe (fours culinaires, structures de séchages des céréales, …). Un fragment de meule en granite a été découvert ainsi que plusieurs silos, signalant une activité de stockage des céréales. À ce stade de la fouille, seuls quelques tessons de céramique ont également été mis au jour, permettant toutefois de placer l’occupation dans une fourchette chronologique du VIIe siècle au milieu du IXe siècle. A la lecture de l’organisation spatiale du site, l’ensemble de ces vestiges pourrait s’apparenter, à ce stade de l’étude, à un habitat groupé de type hameau, composé de plusieurs unités agricoles, regroupées le long d’un ou deux chemins.


Une nécropole gallo-romaine

Trois groupements de fosses à crémation, de l’époque gallo-romaine, ont été identifiés. À l’issue de la fouille de cette petite nécropole d’une dizaine de tombes, trois d’entre elles renfermaient un vase cinéraire en céramique et deux autres un récipient en verre (un vase globulaire intact et une bouteille écrasée mais complète).

La présence de ces tombes signale l’existence d’une occupation antique à proximité, peut-être celle découverte en prospection dans les années 1980 et figurant sur la carte archéologique du SRA, à environ 250 m au nord-est. Le chemin creux du haut Moyen Âge nord-ouest/sud-est ainsi que celui supposé orienté est-ouest pourraient aussi avoir été les vecteurs de l’implantation de la nécropole. La fouille permettra peut-être de dire si ces chemins sont antiques.

Le Rheu 5

Vase globulaire gallo-romain en verre. 

© Inrap


En outre, non loin de la nécropole antique, une unique inhumation a été découverte. Elle contenait les restes très lacunaires de deux corps, que l'analyse des restes osseux permettra dater. Une fréquentation de ce secteur dès le Néolithique, matérialisée par quelques objets lithiques, des outils en silex et deux bracelets de schiste, ont été recueillis sans liens, pour le moment, avec des vestiges (fosses, bâtiments…). Des décapages ciblés dans la zone de fouille seront entrepris afin de détecter des traces d’occupation qui, pour cette période, peuvent être très ténues et difficiles à distinguer dans le sol géologique.

Le Rheu 1

Silex et fragment de bracelet du Néolithique. 

© Inrap

Aménageur : Territoires
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Directeur adjoint scientifique et technique : Michel Baillieu, Inrap 
Responsable scientifique : Yoann Escats, Inrap