L’Inrap a pour mission de détecter, d’étudier et de faire connaître le patrimoine archéologique touché par les travaux d’aménagement sur l’ensemble du territoire français.

Mis à jour le
05 août 2019

Créé en 2002 pour concilier aménagement du territoire et préservation du patrimoine par l’étude, l’Inrap œuvre en lien étroit avec les maîtres d’ouvrage chargés des divers programmes d’aménagement. Les opérations d’archéologie préventive que l’institut mène sur l’ensemble du territoire lui permettent en effet de développer et de renouveler le savoir archéologique, et de le partager avec la communauté des chercheurs, le grand public, les scolaires et les étudiants. L’Inrap s’appuie sur des équipes pluridisciplinaires et expérimentées, présentes dans l’ensemble des régions au plus près des projets d’aménagement. L’expertise scientifique des archéologues de l’Inrap s’illustre également dans le cadre de projets internationaux

Pourquoi l’Inrap ?

Chaque année en France, 700 km² sont touchés par des opérations de construction et d’aménagement – carrières, routes, voies ferrées, bâtiments – pouvant entraîner la disparition d’éventuels vestiges archéologiques. Née dans les années 1970, l’archéologie préventive a pour objet de recueillir ces données patrimoniales tout en prévenant leur destruction.

L’Inrap voit le jour en 2002, en application de la loi n° 2001-44 du 17 janvier 200, qui offre pour la première fois un cadre juridique à l’intervention des archéologues en amont des chantiers d’aménagement. Établissement public administratif, il est placé sous la double tutelle des ministères de la Culture et de la Communication et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Sa création signe la volonté, chez le législateur, de concilier une double exigence : l'aménagement du territoire et la préservation du patrimoine par l’étude.

Des missions qui débutent sur le terrain

L'Inrap assure la détection et l'étude du patrimoine archéologique touché par les travaux d'aménagement du territoire, en réalisant diagnostics et fouilles pour le compte d’opérateurs publics et privés. De cette fonction première dépend l’ensemble de ses missions : exploitation des résultats des fouilles, partage des connaissances avec la communauté scientifique, diffusion culturelle et pédagogique, valorisation de l'archéologie auprès des différents publics. Ainsi, quels qu’en soient l’envergure ou le contexte, chaque opération contribue, en premier lieu sur le terrain puis lors des phases d’études successives, à l’avancée globale des connaissances archéologiques.

Des aménageurs essentiels au financement de l’institut

L’Inrap dispose d’un budget annuel d’environ 160 millions d’euros, généré aux deux tiers par les opérations de fouilles archéologiques. Inscrites dans un cadre concurrentiel, ces prestations sont facturées aux aménageurs par le biais de contrats ou de marchés publics. Le dernier tiers du budget provient de la redevance d’archéologie préventive (RAP). Cette taxe dite « affectée » est notamment destinée à financer les actions de l’Inrap qui entrent dans le champ de ses missions de service public : opérations de diagnostic prescrites par l’État, recherche, développement culturel et valorisation des découvertes.

Un établissement national ancré dans les territoires

D’envergure nationale, l’Inrap s’appuie sur une organisation et des équipes présentes sur l’ensemble du territoire, en métropole et en outre-mer. Huit directions interrégionales regroupent plus de 40 centres de recherche archéologique. Ce vaste réseau d’implantations permet un déploiement efficace des compétences, des équipements et des moyens, en lien avec les différents projets d’aménagement. Chaque centre de recherche archéologique rassemble des équipes hautement qualifiées, tant sur les problématiques archéologiques propres à chaque territoire, que sur les modes d’intervention liés aux différents contextes d’aménagement terrestre (grands travaux linéaires, grandes surfaces en milieu rural, sites urbains…) ou subaquatiques (aménagements portuaires, parcs éoliens off-shore…).

Des compétences étendues au service de la recherche

L'Inrap rassemble près de 50 % des archéologues exerçant sur le territoire français. En tant que chercheurs, ils contribuent à la recherche publique dans le cadre de partenariats étroits avec des CNRS, des unités mixtes de recherche (UMR) et des universités. Cette interaction permanente entre le terrain et la recherche garantit la pertinence scientifique des équipes de l’Inrap, qui couvrent toute la palette des compétences de la recherche archéologique, du Paléolithique jusqu’à l’Époque contemporaine. Les archéologues de l’Inrap ont recours aux technologies les plus avancées : datation au carbone 14, thermoluminescence, analyses ADN, radiographie…

Partager les découvertes, diffuser les connaissances

L'Inrap travaille chaque année avec plus de 700 aménageurs privés et publics. En lien avec ces derniers, l’institut communique à l’échelle locale auprès du public, et valorise découvertes et travaux scientifiques en s’appuyant sur différents outils : panneaux, visites de chantier, conférences, brochures, expositions, outils multimédias… Ces actions de communication et de sensibilisation contribuent à replacer, aux yeux du public, le projet d’aménagement dans un contexte plus large. Au-delà du cadre des opérations archéologiques, l’Inrap partage également les résultats de ses recherches par différents biais : organisation annuelle des Journées Nationales de l’Archéologie (JNA) - placées sous l’égide du Ministère de la Culture et de la Communication -, coédition d’ouvrages, tenue de colloques ou coproduction de documentaires audiovisuels sur l’archéologie.

Transmettre aux plus jeunes et aux étudiants

L’Inrap mène de multiples initiatives en direction des scolaires et des étudiants. Il a notamment été désigné par le ministère de la Culture et de la Communication pour piloter un groupe de travail inscrit dans le « Grand projet pour l’éducation artistique et culturelle » (EAC). L’institut sensibilise enseignants et professionnels de la culture à l’archéologie, et met à leur disposition des ressources pédagogiques, en partenariat avec les rectorats et des collectivités territoriales. L’Inrap développe également des partenariats avec les universités, les grandes écoles d’ingénieurs et d’architectes, et depuis peu, avec les lycées professionnels. Dans ce cadre, il dispense des enseignements et accueille des stagiaires.

Un institut présent à l’échelle internationale

Par ses activités internationales, l’Inrap contribue à la promotion de l’archéologie préventive et au rayonnement culturel de la France à l’étranger. Il participe ainsi à divers programmes de recherche, transmet ses savoir-faire à des archéologues étrangers, ou encore, valorise ses expertises et ses connaissances hors de nos frontières. Chef de file actif dans le cadre de projets de coopération multilatéraux à l’échelle européenne, il a notamment participé au projet NEARCH de sensibilisation citoyenne à l’archéologie et au patrimoine (14 partenaires et 10 pays impliqués), et au projet ARIADNE, dédié à la création d’une plateforme numérique d’accès aux données archéologiques.