Spiritualité et religions pendant la Période moderne

Tout comme le Moyen Âge, l’Époque moderne est caractérisée par l’importance de la foi dans la vie quotidienne mais aussi dans la vie politique. Au cours du XVI^e siècle, le protestantisme séduit fortement les élites françaises : nobles, mais aussi bourgeois et classes professionnelles.

Découverte de deux statues datées du XVI^e siècle, ou de la fin du XV^e siècle dans l'église Saint-Félix, Landos (Haute-Loire), 2003.

© Loïc de Cargouët, Inrap

Si les « guerres de religion » tirent leur nom des conflits entre catholiques et protestants, elles n’en sont pas moins le miroir d’une situation politique délétère, marquée par une lutte de pouvoir dans l’entourage du roi, où se mêlent rivalités claniques et personnelles. L’archéologie apporte un autre éclairage sur cette période. Au-delà des traces des conflits eux-mêmes (fortifications, dégâts infligés aux édifices cultuels, etc.), les fouilles urbaines mettent aussi en évidence des temples ou des lieux d’inhumation protestants. Cependant, pour être appréciées au plus juste, ces découvertes doivent être mises en perspective avec la documentation écrite, un principe de la recherche qui devient incontournable pour l’Époque moderne.

Au cours du XVII^e siècle, sous l’effet de la Contre-Réforme, le tissu urbain voit éclore de multiples couvents – tout comme le renouveau du catholicisme fut marqué par la reconstruction des abbayes.

L’archéologie aborde généralement ces sites en relevant les transformations opérées sur les édifices cultuels dans le cadre des réformes de la liturgie ou de la reconstruction des bâtiments. A contrario, c’est parfois la disparition de témoignages matériels liés aux populations protestantes qui guident les pas de l’archéologue – particulièrement suite à la révocation de l’édit de Nantes en 1685. Quel fut l’impact de l’émigration des familles huguenotes sur l’économie rurale et urbaine en France ? C’est là que l’archéologie s’ouvre nécessairement à un « ailleurs », l’exil de cette population ayant eu aussi des conséquences importantes dans d’autres pays européens et dans le Nouveau Monde.

Vue générale de la cour nord du couvent des Jacobins à Rennes (Ille-et-Vilaine) en cours de fouille, 2012.
L'opération a révélé ici un carrefour majeur de l'antique Condate, au milieu duquel se dresse un temple.

© Gwénaël Herviaux, Inrap

Vue générale de la fouille dans le jardin du cloître du couvent des Jacobins à Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.
Le décapage a entre autres révélé les fondations d'un bâtiment militaire du XX^e s. comprenant les quatre imposantes cuves visibles au centre de la photo.

© Hervé Paitier, Inrap

Relevé d'une coupe stratigraphique, couvent des Jacobins à Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.

© Hervé Paitier, Inrap

Dégagement du sol de la salle capitulaire du XVII^e s. du couvent des Jacobins à Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.

© Hervé Paitier, Inrap

Restes peints de deux pilastres accolés à la base des murs de la galerie du cloître du couvent des Jacobins à Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.

© Françoise Labaune-Jean, Inrap

Vestiges de constructions gallo-romaines, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.
Le sol en partie rubéfié suggère une occupation artisanale.

© Hervé Paitier, Inrap

Mobilier gallo-romain mis au jour lors de la fouille du couvent des Jacobins à Rennes (Ille-et-Vilaine) en 2012.
Au premier plan une pince à épiler et une clef.

© Hervé Paitier, Inrap

Col d'amphore à vin, début du I^er s. de notre ère, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.

© Hervé Paitier, Inrap

Jeton de jeu gallo-romain en os, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.

© Françoise Labaune-Jean, Inrap

Fragment de bol en céramique sigillée, II^e s. de notre ère, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.

© Hervé Paitier, Inrap

Bouc en alliage cuivreux, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.
Cette statuette, découverte à proximité des vestiges d'un temple, pourrait indiquer une dévotion à Mercure, dieu du commerce, des voyageurs et des carrefours : le temple trouverait ainsi parfaitement sa place dans ce quartier artisanal et commercial.

© Françoise Labaune-Jean, Inrap

Coq en alliage cuivreux mis au jour à proximité d'un temple, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.
Le coq est un des emblèmes de Mercure, dieu du commerce, des voyageurs et des carrefours.

© Hervé Paitier, Inrap

Vue latérale (en haut) et vue endocrânienne (en bas) d'un crâne scié, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.
Le sciage était pratiqué à l'embaumement du défunt et constituait un rituel réservé à une élite.
  

© Rozenn Colleter, Inrap

Fibule en bronze, première moitié du I^er s. de notre ère, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.

© Hervé Paitier, Inrap

Médaille religieuse d'époque moderne mise au jour dans une tombe de la galerie des enfeus, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.

© Stéphane Jean, Inrap

Groupe de sépultures datées entre les XV^e et XVII^e s., galerie des enfeus du couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012. 

© Hervé Paitier, Inrap

Gourde en métal, XIX^e s., couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.
Après la Révolution française, le couvent abrite des magasins militaires.

© Hervé Paitier, Inrap

Fouille d'une sépulture dans un sarcophage de plomb, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.
Le couvent a constitué un lieu sépulcral privilégié du XV^e au XVIII^e s. et renferme plusieurs centaines d'inhumations.

© Hervé Paitier, Inrap

Groupe de sépultures à inhumation dans la galerie des enfeus du couvent des Jacobins, XV^e-XVII^e s., Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012. 

© Hervé Paitier, Inrap

Fouille d'une sépulture dans un sarcophage de plomb, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.
Le couvent a constitué un lieu sépulcral privilégié du XV^e au XVIII^e s. et renferme plusieurs centaines d'inhumations.

© Hervé Paitier, Inrap

Trois urnes en plomb en forme de cœur accolées à un sarcophage, couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2012.  

© Hervé Paitier, Inrap