En 22 avant notre ère, Auguste, premier empereur de la République romaine, se rend en Gaule à Narbonne. Trente ans après la conquête de César, il entreprend d’organiser le territoire gaulois et d’en recenser la population.

Mis à jour le
02 décembre 2016

Auguste met en place une nouvelle organisation administrative. Il divise la Gaule en quatre provinces, dont trois nouvelles (les trois Gaules), toutes administrées par Rome. Au sud, la Transalpline (ou Provincia, en latin) prend le nom de Narbonnaise, et son administration est confiée au Sénat. Le reste du pays est partagé entre l’Aquitaine, qui englobe tous les peuples de la Garonne à la Loire ; la Lyonnaise, qui s’étend entre la Loire et la Seine, incluant la Normandie et l’Armorique ; et enfin, la Belgique, qui comprend tout le Nord et l’Est.

Ces provinces sont elles-mêmes subdivisées en une soixantaine de cités, ou Civitates, approximativement calées sur le territoire des anciennes tribus gauloises.

De même, les campagnes et le monde rural s'organisent autour de villae où le travail et la vie agricole se hiérarchisent peu à peu. Ces véritables domaines ruraux regroupent les habitations des propriétaires et de la main-d’œuvre, ainsi que des bâtiments d'exploitation et des fabriques artisanales.

Si les Romains créent de nouveaux axes de circulation, ils réaménagent également certaines voies gauloises. Un réseau de 90 000 km relie ainsi les villes aux villae, permettant un important trafic commercial, mais aussi une grande vitesse de déplacement pour la population et pour les troupes.

Claude, Empereur « gaulois » et la romanisation

Quatrième empereur romain, Claude exerce son pouvoir de 41 à 54 de notre ère. Né à Lugdunum (Lyon) en 10 avant notre ère, il est le premier empereur à voir le jour hors d'Italie. Administrateur émérite et grand bâtisseur public, il contribue à l’embellissement de la Gaule.

D'un point de vue juridique et politique, son célèbre discours au Sénat, parvenu jusqu'à nous grâce à la retranscription des Tables claudiennes, constitue l'une des étapes majeures de la romanisation de la Gaule. Parfois considéré comme l'acte de naissance de la civilisation gallo-romaine, ce texte fondateur consacre l'intégration des élites gauloises à la citoyenneté romaine – même si le processus en lui-même s'étale sur plusieurs décennies. Or, c’est précisément cette politique d'intégration des élites, étendue au fil des siècles à toutes les provinces conquises du bassin méditerranéen, qui permet à l'Empire romain de perdurer. Mêlés comme aucuns autres à l'histoire de Rome, les peuples de Gaule sont progressivement assimilés au système politique et social de l’Empire, au point notamment de caler leurs institutions sur les siennes.

de l’intégration

Les habitants de la Gaule connaissent peu à peu une véritable fusion avec la civilisation romaine. Cette romanisation touche, à des degrés divers, tous les domaines de la vie quotidienne.

Les Gaulois adoptent très rapidement la langue, la religion et le mode de vie des Romains. Ces « Gallo-Romains » portent les trois noms (prénom, nom, surnom), ou tria nomina, qui les font reconnaître comme citoyens romains. Le surnom, souvent d’origine gauloise, assure la transmission du patronyme familial (Julius Sextus Macrinus).

Le latin s’impose comme langue officielle, et les lois, tout comme le système monétaire, adoptent le modèle romain.

L'aristocratie gauloise est enrôlée dans l'armée romaine, ou intégrée progressivement dans l’élite municipale, voire sénatoriale. L'habileté des Romains réside dans le fait d'avoir suscité l’adhésion de cette classe privilégiée : l'organisation et les mœurs romaines s'imposent ainsi naturellement aux notables, avant de conquérir le peuple. En 212, sous l’empereur Caracalla, la citoyenneté romaine est accordée à tous les hommes libres de l’Empire.


Échanges culturels pour la paix

La civilisation gallo-romaine est née de l’assimilation mutuelle entre civilisation romaine et civilisation gauloise. Si la civilisation gauloise s’adapte majoritairement aux codes de l’occupant romain, elle maintient toutefois certaines de ses traditions, le tout donnant lieu à une culture originale. Les deux premiers siècles de l’occupation romaine constituent une ère de prospérité et de développement : une période de paix relative, que l’on nomme Pax romana.