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Subsistance, économie, commerce au Moyen Âge

Le développement des villes et les progrès technologiques (dans le domaine de l’hydraulique, de la métallurgie, de la construction, de la navigation, de l’agriculture…) tout au long du Moyen Âge vont de pair avec l’expansion du commerce et l’apparition de nouveaux métiers.

Publié le

11 janvier 2016

Mis à jour le

02 décembre 2016

Au Moyen Âge, la population est en majorité rurale. La ville du IV^esiècle, héritée de l’Antiquité, tient une fonction religieuse importante. De nouvelles villes sont par ailleurs créées le long des fleuves et des côtes, où elles jouent un rôle économique essentiel, notamment dans le commerce avec l’Europe du Nord ; c’est ce qu’ont mis en évidence les fouilles menées à Quentovic, dans la vallée de la Canche, qui fut l’un des ports les plus importants du royaume entre le V^e et le X^esiècle. Il faut cependant attendre le XII^e siècle pour assister à l’essor de la ville comme centre économique.

Vue zénithale des vestiges de la première phase d'occupation de la Lande des Nouailles à Domagné (Ille-et-Vilaine), XIVe-XVe s., 2013.
Une ferme s'articulait autour d'un bâtiment rectangulaire d'une superficie d'un peu moins de 80 m2 au sol.

6-7-3 Décapage en cours sur le site de la Lande des Nouailles

Décapage en cours sur le site de la Lande des Nouailles à Domagné (Ille-et-Vilaine), 2013.
L'opération a livré les vestiges d'une ferme occupée entre les XIVe et XVIIe s.

6-7-3 Fouille et enregistrement sur le site de la Lande des Nouailles

Fouille et enregistrement sur le site de la Lande des Nouailles à Domagné (Ille-et-Vilaine), 2013.
L'opération a livré les vestiges d'une ferme occupée entre les XIVe et XVIIe s.

6-7-3 Vue générale du site de la Lande des Nouailles en cours de fouille

Vue générale du site de la Lande des Nouailles en cours de fouille, XIVe-XVIIe s., Domagné (Ille-et-Vilaine), 2013.
Au centre de la photo apparaissent les fondations du plus grand bâtiment de la ferme.

Vestiges d'un petit appentis construit le long d'un mur de la cour de la ferme, XVIe-XVIIe, La Lande des Nouailles, Domagné (Ille-et-Vilaine), 2013.

Dans la première partie du Moyen Âge, l’activité principale est tournée vers l’artisanat, l’agriculture (orge, blé, avoine, seigle) et l’élevage – qui fournit la viande et le lait, mais aussi la matière première pour le textile et le cuir, ainsi que la force animale. Les déchets retrouvés sur les sites archéologiques aident parfois à déterminer le statut des habitants : ainsi le gibier, mis au jour lors des fouilles de résidences aristocratiques, ou le porc, dans celles de monastères.

Vers la fin du VIII^esiècle, Charlemagne réforme le système monétaire qui reposera dès lors sur la frappe de monnaie en argent. Les fouilles des mines de Melle, en Poitou-Charentes, témoignent d’une exploitation de galène argentifère entre le VII^e et le X^esiècle. Le plomb était utilisé pour la couverture d’édifices, les canalisations ou la vaisselle, tandis que l’argent était destiné à la fabrication de monnaies.La fin du Moyen Âge est marquée par une évolution des formes d’exploitation de la terre. Les cultures maraîchères et viticoles se développent.

Vers le XII^esiècle, dans une Europe en pleine expansion, les réseaux d’échange permettent aux hommes et aux marchandises de circuler plus librement, tant autour de la Méditerranée, dans les Flandres et dans les villes textiles du Nord, que vers l’Orient.

L’essor de l’artisanat

À partir du XII^e siècle, l’artisanat connaît un essor considérable, et s’organise de façon quasi « industrielle ». Villes et faubourgs voient apparaître différents métiers, rapidement hiérarchisés. Dans le domaine du textile, on passe du métier à tisser vertical au métier horizontal. Au XIII^e siècle, l’invention du rouet pour le filage et le développement du moulin à eau pour le foulage ont un impact décisif sur l’économie. Le travail du cuir et des métaux inspire de la considération, contrairement aux activités de boucherie. On voit se développer les métiers de maîtres verriers, de sculpteurs…

Vue du site de fouille de l'Hôtel du département à Troyes (Aube), 2010.

Fonds de bassins en vannerie destinés au tannage des peaux datés des XIV^e-XV^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
Ces bassins contenaient une forte concentration d’écorce de chêne broyée et donc de tanin, renforçant et façonnant le cuir.

Dégagement des vanneries des cuves de tannage (XIV^e-XV^e s.), fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
La formation naturelle de niveaux de tourbe a permis une excellente conservation des matériaux organiques comme ces vanneries.

Fonds de bassins en vannerie des XIV^e et XV^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
Ces bassins, profonds d'un mètre environ, voyaient leurs sols recouverts de vannerie permettant d'éviter le contact entre les peaux et la terre.

Dégagement des vanneries des cuves de tannage (XIV^e-XV^e s.), fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
Au contact avec le tanin de l'écorce de chêne, utilisée pour traiter les peaux, les ouvrages en vannerie de ces bassins se sont très bien conservés.

Grandes fosses réservées à la dépilation des peaux brutes, avant tannage (XIV^e-XV^e s.), fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.

Chutes de découpes de cuirs (ici une pointe de semelle) jetées dans le fossé du XII^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
Ces déchets sont la marque d'une activité de tannerie, déjà en place sur le site à cette époque.

le canal y pourvoit et un système de vannage permet également le contrô

Pieux délimitant le canal desservant les tanneries du XIII^e s., fouille de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
De l'eau claire est indispensable aux activités de tannerie : le canal y pourvoit et un système de vannage permet également le contrôle de la circulation de l'eau.

Pieux délimitant le canal desservant les tanneries, XIII^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
Le canal (1,20 m de large pour 2 m de profondeur) est doté d'un système de vannage permettant le contrôle du débit.

Pieux délimitant le couloir du cours d’eau desservant les tanneries. Fouille de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
Le canal (1,20 m de large pour 2 m de profondeur), aménagé au XIII^e s., acheminait l'eau claire nécessaire au nettoyage des peaux.

Sol et emplacement de cheminée d’une habitation de tanneur du XIV^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.

Dégagement de carcasses d’équidés (principalement des ânes) à l’intérieur du fossé du XII^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.

Dégagement des carcasses d’équidés à l’intérieur du fossé du XII^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
La proximité d'une vingtaine de carcasses d'équidés avec les ateliers de tannage pose notamment la question du traitement de ces animaux dont la viande fut frappée d’interdit à plusieurs reprises par l'Eglise au cours de la période médiévale.

Carcasses d'équidés abandonnées dans un fossé du XII^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
L'étude archéozoologique révèlera si les peaux de ces équidés ont servi aux tanneries.

Crâne d’équidé mis au jour dans un fossé du XII^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
Un réseau de fossé se met en place à Troyes au XII^es., il vise à assainir la zone de marais où est implantée la ville. Marchands et artisans s'installent alors sur ces nouveaux espaces. Dès lors, les fossés seront utilisés comme fosses de rejet, notamment par les activités liées à la tannerie.

Mortier culinaire en pierre du XIII^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
Mortier destiné à moudre les épices et les préparations d'apothicaire.

Pichet en terre cuite de la fin du XIII^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.

Semelle de chaussure médiévale en cuir usagé (XIII^e-XIV^es.), fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.

Lissoir en verre destiné à la finition des cuirs (XII^e s.), fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.

Différentes vues d'une tête de personnage en terre cuite, élément de décor du XIII^e s., fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.

Souche d’arbre médiévale (tronc et racines) dans un niveau de tourbe, fouille du site de l'Hôtel du Département à Troyes (Aube), 2010.
Les niveaux de tourbe présents sur le site ont permis la bonne conservation de nombreux éléments organiques.

Le développement du commerce

Moulin reconstitué (vue de l'est) avec la roue au premier niveau et la chambre des meules au second, Guédelon (Yonne), 2014.

Cette reconstitution s’appuie sur les vestiges de deux moulins hydrauliques mis au jour en 2008 à Thervay (Jura), l’un de la période carolingienne, l’autre daté entre le milieu du XI^e et la fin du XII^e s.

Dès le XI^e siècle, avec l’expansion du commerce, les marchands deviennent des personnages importants. Aux XII^e et XIII^esiècles, les foires se multiplient en Flandres et en Champagne (Troyes, Provins, Lagny-sur-Marne). La fin du Moyen Âge est une période de grande inventivité : création de l’imprimerie, de la boussole, du gouvernail d’étambot… Les découvertes d’épaves montrent l’évolution des bateaux et de leurs tonnages. L’énergie hydraulique et de combustion (haut fourneau) révolutionne l’industrie. Entre les XII^e et XV^e siècles, de nouvelles techniques de charpenterie entraînent d’importants progrès dans la construction en bois (maison à pans de bois et à étages). Les fouilles des abbayes révèlent l’usage de sols en dur, de vitres, de systèmes hydrauliques, de modes de chauffage sophistiqués…

Le Moyen Âge : occupations, habitats, logements

Introduction

L’essor de l’artisanat
Le développement du commerce

Moyen Âge

L'archéologie médiévale