Une fouille de l'Inrap à Pleumeleuc en amont de l'aménagement d'un nouveau lotissement par Acanthe, a révélé une occupation domestique ainsi qu'une nécropole à incinération, phénomène rarement observé en Bretagne. La densité de vestiges fossoyés indique une occupation longue du premier et second âge du Fer, probablement entre le VIe et le IIe s. av. J.-C. 

Dernière modification
23 août 2023

La vie quotidienne de paysans de l’âge du Fer

Les traces de plusieurs maisons dont il ne reste que les fondations ont été mises au jour. Les archéologues étudient les creusements des trous de poteaux ou des tranchées de fondations qui supportaient l’architecture des bâtiments. À partir de ces éléments, ils proposent des plans de restitution des maisons construites en terre et en bois. À cette période, elles étaient parfois de forme circulaire et pouvaient atteindre une dizaine de mètres de diamètre. D’autres étaient rectangulaires et étaient construites sur poteaux.

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Maison dégagée par les archéologues.

© Emmanuelle Collado, Inrap

Quelques fragments de céramique, un gobelet entier, un peson utilisé pour les opérations de tissage, témoignent de la vie quotidienne de leurs occupants. L’habitat, organisé à l’origine en aire ouverte, laisse place à un vaste enclos de près d’un hectare délimité par des fossés. À l’intérieur de l’enclos, différents espaces sont également délimités par de petits fossés caractéristiques d'un établissement rural, comme on en connaît de nombreux durant le second âge du Fer. La fouille des abords de cet enclos a permis de mettre au jour de petits fossés parcellaires qui témoignent vraisemblablement de l’existence d’un parcellaire agricole dévolus au pacage ou aux cultures.

Rare découverte : une nécropole et son bûcher ?

En contrebas de l’habitat, une nécropole a été mise au jour. Ce petit cimetière de forme rectangulaire mesure environ 22 x 15 m. Entouré d’une palissade dont il ne reste que les fosses d’ancrage, il abrite une vingtaine d’incinérations. Des vases (ou urnes) renfermant les restes des défunts, sont enfouis dans le sol. Au milieu de cette nécropole, une grande fosse rectangulaire présente des traces multiples de feu (parois brûlées, présence de charbons de bois, …). La fouille de cet espace funéraire qui ne fait que commencer permettra de savoir s’il s’agit là du bûcher où étaient incinérés les défunts.

La fouille de Pleumeleuc est importante sur le plan scientifique, puisqu’elle permet non seulement d’appréhender un habitat et la vie quotidienne de paysans de l’âge du Fer mais également de cerner leur rapport à la mort. Une fois la fouille terminée, l’étude se poursuivra notamment par l’analyse du mobilier qui permettra d’affiner la chronologie de l’occupation. Un des objectifs est de déterminer à quelle phase de l’occupation se rattache la nécropole.

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Fouille manuelle par des archéologues.

 © Emmanuelle Collado, Inrap

Aménageur : Acanthe
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Directeur adjoint scientifique et technique : Michel Baillieu, Inrap
Responsable scientifique : Claire Baillieu, Inrap