Les travaux de creusement du gazoduc sur la commune d’Aire-sur-la-Lys ont été l’occasion de mettre au jour une modeste occupation remontant à l’âge du Bronze. En 1997, il s’agissait d’une découverte inédite pour ce secteur de l’intérieur de l’Artois. Depuis, d’autres sites de la même période ont été étudiés.

Dernière modification
10 novembre 2020

Des constructions sur poteaux 

Les vestiges occupent une position de replat entre les deux petites vallées de la Melde et de la Liauwerte, ce qui a probablement favorisé leur conservation. Les structures archéologiques s’organisent en deux concentrations. 
Vers le nord, deux groupes de quatre et cinq poteaux disposés en carré ont été interprétés comme des greniers. Toutefois, il pourrait également s’agir d’un unique bâtiment allongé de 8,5 m de long sur 2,5 m de large. 
Dans la zone sud, trois fosses sont situées dans l’orbite des constructions. Creusées pour extraire du limon à destination des constructions, elles ont ensuite accueilli les rejets des activités pratiquées par les occupants. On y retrouve ainsi des traces de curage de foyers (cendres, amas charbonneux, silex intensément chauffés en grande quantité) et restes de céramiques. 
L’ensemble s’apparente à un habitat temporaire destiné à une famille restreinte. 

La datation 

C’est la céramique, aux formes et aux décors très particuliers, qui permet de proposer une datation au Bronze moyen, plutôt dans la phase finale de cette période (1400 – 1200 avant notre ère). Le lot associe des céramiques grossières de grande dimension, parfois ornées de décors en bourrelet, à des céramiques plus fines, plus petites, assimilées à des pots ou des écuelles. Très similaires à celles que l’on peut trouver, pour la même période, dans le Nord de la France et en Angleterre, elles illustrent la forte influence des traditions insulaires britanniques sur le continent.