À l'occasion du colloque « Archéologie des rivages : habiter le littoral de la Préhistoire aux Temps modernes » (20 et 21 octobre 2021, musée du Quai Branly), Florence Verdin, archéologue au CNRS, et Jean-François Modat, directeur adjoint scientifique et technique à l’Inrap, évoquent la dynamique singulière et les enjeux des fouilles sur la côte aquitaine et sur le littoral des Antilles et de la Guyane, des zones riches en patrimoine archéologique, mais fortement menacées par l'érosion maritime.

Dernière modification
28 septembre 2022


Florence Verdin, archéologue au CNRS, à l’institut Ausonius à Bordeaux, est spécialiste de l’âge du Fer. Elle travaille sur le littoral de la côte aquitaine, dans le cadre d’un programme pluridisciplinaire qui associe des archéologues, des géomorphologues et des paléoenvironnementalistes. Elle est aussi codirectrice scientifique du colloque annuel international de l’Inrap « Archéologie des rivages. Habiter le littoral de la Préhistoire aux Temps modernes » organisé en partenariat et au Musée du quai Branly-Jacques Chirac. 

Jean-François Modat, directeur adjoint scientifique et technique à l’Inrap est archéologue de formation, préhistorien et anthropologue. Il travaille avec les équipes locales sur les territoires, notamment littoraux, des Antilles (Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélémy) et de la Guyane.


 

L’archéologie des littoraux, c’est nouveau ?

F.V. : Oui, pour moi c’est un sujet assez neuf auquel j’ai été confrontée lorsque j’ai commencé à travailler dans le Médoc. J’ai constaté que sur la façade littorale, beaucoup de sites archéologiques étaient mis au jour mais hélas pas étudiés. Les littoraux sont des espaces où l’érosion est sévère et le patrimoine archéologique particulièrement menacé. Ces sujets sont aujourd’hui centraux dans le contexte du changement climatique. En conséquence, l’archéologie du littoral ne peut que se développer et doit se développer, d’autant que tout un pan de patrimoine situé à l’interface terre-mer reste en marge du cadre législatif actuel.

Soulac-sur-Mer, Plage de l’Amélie, vue aérienne par drone d’une intervention sur l’estran.

J.-F.M. : Les problématiques archéologiques liées aux littoraux sont récurrentes aux Antilles et en Guyane, dans la mesure où le Département de recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) ainsi que les trois Directions des affaires culturelles (DAC) prescrivent des opérations d’archéologie préventive dans le domaine public maritime, zone dite des 50 pas géométriques. Nombreux sont les sites référencés et fouillés témoignant d’une occupation humaine s’échelonnant de la période précolombienne à la période contemporaine : l’exploitation des ressources naturelles provenant de la mer étant l’une des raisons de la présence de l’Homme sur les littoraux.

Lot 73, Terres Basses

Arrive-t-on à une prise de conscience et à suivre le rythme des déprédations ?

F.V. :  Il y a indéniablement et heureusement une prise de conscience, mais les moyens d’intervention doivent être adaptés pour faire face au défi que constitue le changement climatique. Les espaces d’estran sur lesquels l’érosion est la plus active relèvent du DRASSM alors que les Service régionaux de l’archéologie (SRA) gèrent tout ce qui est au-delà des plus hautes marées. Si un site est à cheval sur la dune et sur l’estran, la moitié de l’opération est gérée par le DRASSM et l’autre moitié par le SRA, ce qui ne facilite pas le montage des dossiers. Nous sommes aussi prisonniers du cadre juridique dès lors qu’il ne peut pas y avoir d’archéologie préventive sur l’estran car l’océan n’est pas un aménageur. La plupart du temps, nous intervenons donc en fouilles programmées, lesquelles dépendent des équipes de recherches locales mais trop peu nombreuses pour assurer un suivi complet et régulier de ces zones littorales particulièrement menacées.

J.-F.M. : Malgré toute l’attention portée par les autorités en charge de la conservation du patrimoine archéologique et historique, l’érosion naturelle poursuit sa lente progression. Les outils juridiques disponibles (prescription liée à un fait générateur, arrêtés de conservation, autorisations de fouilles ponctuelles) et les moyens scientifiques et techniques ne sont pas toujours appropriés pour sauvegarder ces vestiges souvent fragiles et dont la disparition semble inexorable. Parallèlement, les populations sont très sensibles à la fragilité du patrimoine naturel et culturel que représentent les littoraux dans leur diversité. En Guadeloupe, en Martinique et en Guyane cette prise de conscience est d’autant plus forte qu’une partie de ces vestiges se révèle naturellement par la dynamique de l’érosion du trait de côte (occupations précolombiennes, cimetières, …) ou qui menace de s’effondrer (bâtiments déstabilisés). Une sensibilité que l’on mesure à l’occasion d’opérations d’archéologie préventive et programmée où les habitants interrogent les archéologues sur la nature des vestiges et sur le processus déployé pour sauvegarder ce patrimoine en péril.

Anse Bellay (Martinique), 2013, relevé topographique des sépultures d'un cimetière d'esclaves.

Ce sont presque des fouilles de sauvetage ? Comment faites-vous ?

F.V. : C’est toute l’ambiguïté du sujet, les opérations sont généralement financées dans le cadre de fouilles programmées et plus rarement dans le cadre préventif car rares sont les grands travaux d’aménagement dans ces zones littorales. Toutefois, ces fouilles programmées sont réalisées avec les mêmes contraintes de terrain qu’en préventif. Dès que des vestiges sortent, il faut pouvoir en assurer la sauvegarde par la fouille et l’étude, et être extrêmement réactif. Sur l’estran, on ne peut intervenir qu’entre deux marées, donc dans une urgence absolue qui rappelle le préventif. Ce sont presque des « opérations commandos » ! L’utilisation de la pelleteuse est indispensable car les vestiges se recouvrent de sable d’une marée sur l’autre. Pour arriver à retrouver chaque jour l’emplacement du chantier de la veille, le GPS est aussi un outil incontournable. Les modifications constantes du terrain font que l'on ne peut jamais prévoir à l’avance à quel endroit on va intervenir et que l’on procède par petites interventions qui, mises bout à bout, nous permettent d’assembler ce gigantesque puzzle et de construire une cartographie cohérente des occupations. La pelleteuse nous sert aussi à drainer la zone d’intervention car les terrains sont gorgés d’eau, de l’eau qui ruisselle depuis la dune et de l’eau qui remonte par capillarité. Sans moyens mécaniques, il est impossible de travailler et la recherche de financements à la hauteur des enjeux est ardue.

Soulac-sur-Mer, Plage de l’Amélie, fouilles de fosses néolithique et antique.

J.-F.M. : En 2017, l’ouragan Irma a révélé de nombreuses occupations précolombiennes sur l’île de Saint-Martin qui ont entraîné prospection pédestre, inventaire et fouilles ponctuelles pour collecter le maximum de données avant disparition. Si les circonstances de ces découvertes restent exceptionnelles, force est de constater que la plupart des projets d’aménagement se superposent souvent avec des occupations anciennes et certains sites mis au jour sur le littoral ne peuvent être fouillés qu’avec une méthodologie adaptée, en fonction des marées et/ou à partir de techniques empruntées à d’autres secteurs d’activité éloignés de l’archéologie. Un diagnostic mené non loin de l’embouchure de la rivière Cayenne, dans un contexte de mangrove, a mis en œuvre les techniques de l’orpaillage (pelle marais, benne et lance à eau pour la gestion des sédiments) et d’adapter la méthodologie aux problématiques scientifiques. À Saint-Barthélemy, la prescription d’un diagnostic sur un projet hôtelier a pour ambition d’aller vérifier la présence d’éventuels vestiges mésoindiens dans le sous-sol sableux d’un futur parking, à -3 mètres sous le niveau de la mer grâce à un caisson périmétrique étanche (technique du jet grouting par injection d'un mélange de ciment et de sable). Enfin, l’utilisation de pompe thermique est fréquent pour les opérations situées à proximité de l’océan.

Site de Terres Basses (lot 73) en cours de fouille, Saint-Martin (Petites Antilles).


Peut-on prévoir le rythme de cette érosion ?

F.V. : Ce qui manque encore sur la plupart de nos littoraux, c’est une expertise et une cartographie des zones les plus vulnérables en termes de richesse du patrimoine archéologique et de vitesse d’érosion. En Bretagne, le projet ALeRT a pour objectif de cartographier les zones littorales en attribuant un indice de vulnérabilité aux différents sites qui ont été recensés et constitue un précieux outil d’aide à la décision. Le projet est en train de s’étendre d’autres régions littorales, et, associé à des opérations de terrain et de cartographie archéologique, cela me paraît être une initiative qu’il faudrait développer sur tous les littoraux. Sur le plan des aménagements de lutte contre l’érosion, les directives du Ministère de l’Environnement sont très claires : on ne doit plus faire d’enrochements car ils constituent des points durs qui ne font qu’aggraver et déplacer les problèmes. Il y a des secteurs comme celui sur lequel je travaille dans le nord du Médoc où l’érosion est tellement importante que les enrochements existants sont complètement isolés du trait de côte et finissent par former des îlots encerclés par la marée. Comme la dune recule d’environ cinq mètres par an et de dix à vingt mètres les hivers à fortes tempêtes comme cela a été le cas en 2013 et 2014, la communauté de communes procède tous les ans à des rechargements en sable du pied de dune. Afin d’assurer la sauvegarde du patrimoine archéologique par des études préalables à ces travaux, une convention de partenariat a été signée entre la communauté de communes, le DRASSM, le SRA et mon laboratoire. Un co-financement a pu ainsi être mis en place. Cette solution s’avère bien adaptée à la stratégie locale, même si la lutte contre l’érosion est une course sans fin !

Fouille d'un cimetière d'époque coloniale à Baillif, Guadeloupe.

J.-F.M. : Aux Antilles, les évènements climatiques et géologiques sont récurrents et peuvent être extrêmes : ouragans, raz-de-marée, sismicité, activité volcanique etc. et le contexte naturel sableux de beaucoup de sites anciens ne permet pas d’en assurer leur pérennité. La Guyane est un territoire beaucoup plus calme mais la puissance de ses grands cours d’eau qui drainent les sédiments sur plusieurs centaines de kilomètres, de même que la montée des eaux, transforment en profondeur le paysage. Il est difficile d’anticiper l’impact de ces différents évènements sur le patrimoine enfoui et en élévation, d’autant plus si ceux-ci sont concomitants. Des sépultures amérindiennes sont attestées sur les plages de l’ouest guyanais, notamment dans le village de Yalimapo situé à l’embouchure du Maroni, fleuve très actif qui érode et remodèle sans cesse le trait de côte. Il y a matière à s’interroger tant sur les vestiges d’occupations anciennes qui disparaissent que sur les aménagements actuels de ce littoral qui recule d’une dizaine de mètres par an.

D’un autre point de vue, l’eau conserve et cette érosion permet dans certains cas d’observer des choses assez remarquables.

F.V. : Effectivement, sur les espaces qui correspondent à d’anciennes zones de marais qui ont été fossilisés ensuite par le système dunaire plus récent, il y a des vestiges qui sont extrêmement bien conservés. Dans les niveaux humides et dans des conditions anaérobies, toutes les traces et vestiges organiques se conservent. Cela va des bois, aux empreintes animales et humaines, aux ornières de chariot, jusqu’à des aménagements parfois importants, sur poteaux porteurs, comme par exemple un pont du premier âge du Fer, de nombreuses fosses aménagées avec des assemblages en bois, des puits, des cuves en vannerie, autant de vestiges tout à fait exceptionnels par rapport à ceux que l’on peut rencontrer en archéologie « terrestre ». Et cela fait encore plus mal au cœur de voir ces vestiges partir à l’eau parce qu’il y en a trop et que l’on ne peut pas intervenir partout. Ces anciennes zones humides sont d’autant plus intéressantes qu’elles nous livrent des informations complémentaires par rapport à ce que l’on trouve dans l’arrière-pays et qui ont trait à tous les systèmes d’approvisionnement en ressources naturelles : le sel, la pêche, la collecte des coquillages, le pacage des animaux, la circulation…

J.-F.M. : des vestiges organiques sont mis au jour lors de phases opérationnelles ou rapportées par des prospecteurs : il s’agit généralement de pagaies, de manches de hache mais aussi d’éléments architecturaux (pièces de pontons, poutres). D’autres sites plus exceptionnels ont été révélés par le flux et le reflux de la marée lors de prospection aérienne, comme la chapelle de Torcy et son cimetière d’esclaves, situés sur la commune de Roura (Guyane), à l’embouchure du fleuve Mahury dont les eaux saumâtres ont conservé les éléments périssables (piquets de digue, cercueils, boutons).  

Le bois, la vannerie, pas de bâti ou très peu, n’est-ce pas une archéologie un peu différente qui apparaît ?

F.V. : C’est une archéologie de l’éphémère qui apporte un regard neuf sur des vestiges qui trouvent peu de comparaisons ailleurs et qui prennent tout leur sens grâce à la restitution des environnements auxquels ils appartiennent. L’archéologie a besoin de toutes les disciplines qui étudient les environnements associés aux vestiges, dans des contextes qui ont l’air peu anthropisés, mais qui le sont tous quasiment depuis le Néolithique, à plus ou moins grande échelle bien sûr.

Soulac-sur-Mer, Plage de l’Amélie, fouille d’une fosse néolithique.

Les études paléoentomologiques notamment donnent des résultats extraordinaires puisque l’on observe de très nombreux restes d’insectes dans tous les niveaux, depuis le Néolithique jusqu’à la fin de l’Antiquité. Elles permettent de retracer l’histoire de l’environnement, de l’évolution du couvert forestier et de l’anthropisation croissante de ces milieux. Il en est de même pour l’étude des coquillages ou des parasites que l’on trouve également dans tous les sols. C’est finalement le croisement de toutes ces données, pas seulement archéologiques, mais environnementales au sens très large du terme, qui nous permet d’appréhender l’évolution d’un paysage occupé par les hommes depuis plusieurs millénaires. C’est en cela, je crois, que ces recherches – qui sont amenées à se développer – sont sans doute les plus novatrices et les plus prometteuses.

J.-F.M. : Les approches paléoenvironnementales et géomorphologiques forment un champ d’investigation en devenir sur les territoires français d’Amérique. Les études malacologiques livrent déjà beaucoup d’informations sur les ressources marines à disposition et sur leur exploitation. L’utilisation de technologies récentes apporte aussi un regard nouveau pour déceler occupations et vestiges grâce au LiDAR ou au sonar. L’archéologie des littoraux livrera de nombreuses informations sur l’évolution de ses paysages, des ressources naturelles issues de la mer ou bien sûr de la terre ferme proche et de son exploitation par les différentes populations humaines qui se sont succédées depuis des millénaires.

Une aire de cuisson et de consommation de palourdes vue en coupe, site du lot 73 à Saint-Martin (Petites Antilles), phase 2, 1500-1160 av. J.-C.

Ces recherches sont récentes, quels en sont les premiers grands résultats ?

F.V. : En résumé, sur la côte médocaine, les résultats concernent surtout les relations entre les sociétés et leur milieu. Nous avons pu compléter et affiner les connaissances sur l’évolution paléogéographique de la pointe nord du Médoc et montrer que les sociétés que nous étudions, depuis le Néolithique jusqu’à la fin de l’Antiquité, ont vécu en bordure de marais qui étaient ouverts non pas du côté de l’océan, mais du côté de l’estuaire. Les activités étaient donc tournées majoritairement du côté estuarien et non du côté littoral. Toutes ces sociétés ont recherché la proximité des marais pour produire des ressources vivrières spécifiques de ces milieux. Ces endroits sont des réserves de biodiversité extrêmement importantes, sans que l’on y habite forcément de façon pérenne. Les habitats sont probablement à chercher sur les marges de ces zones humides, mais nous ne les avons pas encore clairement localisés. Pour cela, il faudrait mener des campagnes de prospection systématique, de cartographie, à plus vaste échelle. Nous avons aussi mis en évidence différentes phases de peuplement. Une première phase date du Néolithique et de l’âge du Bronze, période qui correspond à une stabilisation de la remontée du niveau marin : les marais commencent à se former en bordure de l’estuaire de la Gironde et sont intensément occupés et fréquentés. Puis, à la fin de l’âge du Bronze, probablement sous l’effet de la phase de péjoration climatique bien connue en Europe, il y a probablement une rupture de la barrière dunaire du côté littoral et l’océan envahit les marais. L’absence de traces d’occupation s’explique probablement parce que le paysage a changé.

Soulac-sur-Mer, Plage de l’Amélie, fouille et prélèvement des bois d’un aménagement de l’âge du Fer.

À partir du premier âge du Fer, on observe une accalmie climatique à la faveur de laquelle la barrière dunaire se reconstitue sur la façade littorale. Une deuxième génération de marais se sédimente derrière le cordon dunaire et joue à nouveau un rôle particulièrement attractif pour les populations jusqu’à la fin de l’Antiquité. C’est ce rythme entre les occupations, les activités humaines et les changements du paysage qui offre les résultats les plus intéressants de mon point de vue. Ce qui me semble aussi très important est que l’archéologie joue un vrai rôle auprès de la population locale pour illustrer cette thématique de l’adaptation des sociétés à leur environnement qui nous intéresse particulièrement aujourd’hui. Cela permet de dédramatiser un peu la situation actuelle et de montrer aux gens que, finalement, le paysage a toujours changé et que les hommes se sont toujours adaptés. Cela montre aussi que l’archéologie des périodes anciennes, avant l’apparition des textes, peut éclairer le débat et apporter le recul du temps long sur des processus qui nous préoccupent beaucoup actuellement.

J.-F.M. : Aux Antilles et en Guyane, où l’archéologie est plus récente qu’en hexagone, chaque opération d’archéologie préventive et programmée contribue à reconstituer la trame de l’occupation humaine. Le littoral livre de nombreux sites sur les milliers de kilomètres de côte que représentent ces territoires, tant pour les périodes précolombiennes -depuis le mésoindien pour les plus anciennes (-6 000 ans actuellement)- que pour les périodes historiques, après l’arrivée des premiers Européens. Les recherches archéologiques qui y sont menées témoignent en premier lieu des échanges culturels et du réseau complexe entre les populations du plateau des Guyanes, depuis le Brésil et le Surinam voisins, attestés lors des opérations réalisées sur l’île de Cayenne où les occupations sur le littoral et les paléo-cordons sableux sont systématiques.

Fouille d'une occupation du XIVe siècle au XVIIIe à Sainte-Agathe (Guyane). Le site est établi sur le sommet d'un chenier (cordon dunaire) sublittoral de faible altitude (3m), localisé à 1 km environ du rivage actuel.

Ce sont également les flux migratoires vers les petites Antilles que nous révèle l’archéologie : le cabotage par pirogues des populations précolombiennes qui vont progressivement occuper ce chapelet d’îles et au-delà, pour y développer de nouvelles cultures.
À Saint-Pierre en Martinique, sous les niveaux de la ville détruite par l’éruption en 1902 de la montagne Pelée, plusieurs occupations précolombiennes se sont succédées avant la colonisation de cette île, offrant à chaque intervention la possibilité d’appréhender l’urbanisation de la ville ancienne ainsi que les vestiges laissés par les premiers habitants qui ont également connu les poussées péléennes.

Bien que les cartes archéologiques des Antilles-Guyane soient très documentées, beaucoup reste à faire pour pleinement appréhender la richesse du patrimoine de ces littoraux et de sensibiliser par là-même les populations actuelles qui souhaitent s’installer au bord de l’océan et qui ont à composer avec l’archéologie du fait de l’érosion du littoral et de l’intensification des aménagements.

Colloque rivages carré